Décrire la paléoclimatologie, écrire la science

Dix photos de coccolithophores de plusieurs espèces, placées sur un fond étoilé suivant une éclipse voulant représenter la course de la Terre autour du Soleil. Ce groupe de phytoplancton a la particularité de s'entourer de plaques de calcaire, appelées coccolithes, dont les formes varient selon les espèces. Des scientifiques ont montré que l'orbite de la Terre dicte leur évolution biologique. Lorsque l'orbite est presque circulaire, comme actuellement, la zone équatoriale présente des saisons peu marquées et des espèces peu spécialisées de coccolithophores dominent alors tous les océans. Plus la trajectoire de la planète est elliptique, plus les saisons sont marquées dans la zone équatoriale et plus les coccolithophores se diversifient en nombreuses espèces spécialisées mais qui collectivement produisent moins de calcaire. Cette évolution biologique, qui se fait sur plusieurs centaines de milliers d'années, pourrait avoir eu un impact sur le climat et expliquer des variations climatiques jusqu'ici mystérieuses au sein de périodes chaudes. Ces organismes sont en effet à l’origine de la moitié du calcaire produit dans les océans, et jouent donc un rôle majeur dans le cycle du carbone (un composant du calcaire) et la chimie des océans. Cette hypothèse reste à vérifier.

© Luc BEAUFORT / CEREGE / CNRS Images
Image produite dans le cadre de recherches du CEREGE sur l’impact des variations de l’orbite terrestre sur l’évolution biologique des coccolithophores.

Définir des concepts, les nommer, les relier et les organiser pour dépeindre tout un domaine scientifique, celui des climats du passé. Un besoin ressenti par les scientifiques de la discipline eux-mêmes pour consolider leur recherche, faciliter leur quotidien, communiquer et partager en s’appuyant sur une référence commune : un thésaurus pour tous.

Dans cette création, qui a étroitement associé experts paléoclimatologues et spécialistes de l’information scientifique et technique, Istex, archive de publications scientifiques, a joué un rôle à deux moments clés !

Chronique d’une genèse :

2020 : Istex sert de matériau à la constitution d’un premier corpus, ressource pour une version initiale du thésaurus ;
3 ans plus tard, le corpus, dans une version actualisée et augmentée des nouvelles publications ajoutées dans l’intervalle, est annoté par les termes de ce thésaurus. L’occasion de mettre au jour des manques ou des incohérences dans la structure du thésaurus et ainsi de l’enrichir.

Aujourd’hui, après la publication du thésaurus de paléoclimatologie sur la plateforme Loterre, les corpus issus d’Istex sont à leur tour publiés sur la plateforme data.istex, au sein des Corpus spécialisés. Dans cette nouvelle collection Paléoclimatologie, retrouvez Paleosaurus, aux origines du thésaurus, et Paleonotus, l’annoté. Ce dernier révèle notamment que les appellations paléoclimat et paléoclimatologie n’ont pas toujours existé dans l’histoire de cette discipline…

Partez en exploration des climats du passé, récent ou datant de plusieurs centaines de millions d’années, de l’Holocène ou du Jurassique, grâce à Istex !

Camille pour l’équipe Istex

Des informations complémentaires sont à retrouver dans les actualités du site de l’Inist-CNRS.

NB : Le titre « Décrire la paléoclimatologie, écrire la science » fait référence à l’ouvrage de Jacques Gonzales, Décrire la Terre, écrire le Monde, Le livre du bicentenaire de la société de géographie 1821-2021, Glénat, 2021.

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